VIH: Indétectable = Intransmissible. Une personne séropositive sous traitement ne transmet pas le VIH y compris lors de rapports sexuels. Il est temps que cela se sache !

Le 1er décembre prochain aura lieu la 30ème journée mondiale pour les enjeux liés au VIH/sida. 2018 marque également le 10 ème anni-versaire de la déclaration suisse, première communication officielle indiquant que les personnes séropositives sous traitement ne sont plus infectieuses. L’Aide Suisse contre le sida estime qu’il est temps que cela se sache et a décidé de porter ce message à travers une campagne visant l’ensemble de la population afin de déconstruire les peurs qui sont à la base de la stigmatisation et de la discrimination des personnes séropositives.
Durant 20 ans, le VIH a été synonyme de mort et de deuil. Dans les années 1980-1990, l’espérance de vie avec le virus était relativement courte et interdisait tout projet profes-sionnel ou personnel. Le développement de traitements de plus en plus efficaces et de mieux en mieux tolérés a progressivement permis de prolonger la vie et d’en améliorer la qualité. Aujourd’hui, lorsque l’infection est détectée suffisamment tôt, les traitements disponibles permettent de garantir la même durée de vie. Ces médicaments sont même tellement efficaces qu’ils bloquent totalement la réplication du virus, celui-ci devenant indétectable dans les analyses. Dès lors, l’infection n’est plus transmissible. C’est ce qu’affirmait dès 2008 la déclaration suisse (Swiss Statement) publiée par la Commission Fédérale pour la Santé Sexuelle (à l’époque Commission Fédérale pour les problèmes liés au Sida).
Il aura fallu 10 ans pour que ce message avant-gardiste porté par le Professeur Bernard Hirschel à l’occasion de la Conférence sur les rétrovirus de 2008 à Boston soit définitivement confirmé. Entre 2011 et 2016, plusieurs études ont en effet démontré que dans le cadre de couples sérodifférents il n’y avait aucune transmission du VIH lors de rapports sexuels,
homo comme hétérosexuels, si le•la partenaire séropositif•ive suivait un traitement. Progressivement, l’OMS, l’ONUSIDA et les principaux ministères nationaux de la santé ont intégré cette nouvelle réalité dans leur lignes directrices pour l’accompagnement des personnes séropositives mais aussi dans leurs stratégies de prévention. Depuis la Conférence internationale sur le sida d’Amsterdam en juillet dernier, c’est une affirmation claire et unanime : une infection à VIH indétectable n’est pas transmissible.
U=U (Undetectable = Untransmittable) | I = I (Indétectable = Intransmissible).
En Suisse, plus de 15'000 personnes se savent porteuses du VIH et plus de 95% d’entre-elles sont sous traitement. Pour elles, le fait de savoir qu’elles ne risquent en aucun cas de transmettre l’infection tant qu’elles prennent leur traitement est une véritable libération.
Le fait de ne plus avoir peur de transmettre le virus change totalement l’image que les personnes séropositives peuvent avoir d’elles-mêmes et de leur avenir. Une sexualité sans peur, une relation de couple apaisée et la procréation naturelle sont de nouveau envisageables.
Si les progrès de la science ont largement permis d’améliorer la santé et la qualité de vie des personnes infectées et affectées par le VIH, le poids social reste lourd. Des personnes séropositives sont encore aujourd’hui la cible de discriminations et bien plus encore restent dans le secret par peur de devoir y faire face y compris de la part de leurs proches. Cette angoisse d’être découvert•e, les violences vécues et l’isolement qui peut en découler ne sont pas sans incidence sur la santé des personnes concernées.
Afin de mettre fin à cette situation, l’Aide Suisse contre le Sida lance une campagne nationale afin de porter à la connaissance de l’ensemble de la population ce message simple : Une personne séropositive sous traitement ne transmet pas le VIH, y compris lors de rapports sexuels.
Au-delà de l’amélioration du quotidien des personnes séropositives, l’organisation nationale espère également que la réduction de la peur favorisera le recours au dépistage afin que chacun•e soit au clair avec son statut sérologique. L’objectif est que les personnes séropositives le sachent le plus tôt possible et puissent accéder à un traitement. Celui-ci permettra de préserver leur santé mais aussi d’éviter la transmission à leurs partenaires. Aujourd’hui, le traitement est également une stratégie efficace de prévention qui permet de contribuer à la réduction du nombre de nouvelles infections.
Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons mettre fin à la peur et aux discriminations liées à la séropositivité.
Contact nationaux :
Andreas Lehner, Directeur, Tél. +41 44 447 11 77,
Florent Jouinot, Coordination romande, Tél. +41 79 855 45 69,